Sage-femme en France : la grille des salaires

Tu es sage-femme, ou tu envisages d’en faire ton métier, et tu veux savoir si la rémunération est à la hauteur des responsabilités que tu assumes chaque jour ? Tu n’es pas la seule à te poser la question. Entre la fonction publique hospitalière, le libéral, la PMI ou le secteur privé, les écarts de salaire, de traitement, de primes et d’indemnités sont bien réels.
Que tu sois en début de carrière, en pleine recherche d’un emploi, ou en réflexion sur ton évolution professionnelle, il est essentiel d’avoir une vision claire de ce que tu peux gagner selon ton statut, ton grade, ton échelon ou ton lieu d’exercice.
Dans cet article, je te propose une analyse précise des grilles indiciaires, des revenus en libéral, des spécificités territoriales, des primes à connaître, et des compétences valorisables.

Que tu travailles en hôpital, en clinique, en centre de santé, ou à domicile, ce contenu est fait pour toi. Tu y trouveras une information claire pour t’aider à naviguer entre les annonces, les statuts, les formations et les réalités du terrain.

Prête à faire le point sur ta valeur professionnelle ? C’est juste en dessous.

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Salaire des sages-femmes : ce que tu dois savoir

Le niveau de rémunération d’une sage-femme dépend essentiellement du mode d’exercice et du statut. Les écarts peuvent être significatifs selon que tu travailles en établissement public, en libéral, dans le privé ou en collectivité.

En début de carrière, la rémunération tourne généralement autour de 2 100 à 2 400 € bruts mensuels dans la fonction publique hospitalière. En libéral, les revenus peuvent être plus élevés mais restent très variables et soumis à de nombreuses charges. En collectivité territoriale (PMI, services de santé publique), les salaires sont alignés sur la catégorie A de la fonction publique, avec peu de marges de négociation.

Plusieurs facteurs influencent directement la rémunération :

• l’ancienneté,
• les astreintes,
• les responsabilités (coordination, encadrement, formation),
• la zone géographique,
• et les spécialisations exercées. Voici une vue synthétique des salaires moyens en début de carrière selon le type d’exercice (en début de carrière) :
• Fonction publique hospitalière : 2 300 à 2 700 € bruts/mois.
• Libéral : 2000 à 2500 € bruts/mois en moyenne, au début de l’activité.
• Privé (cliniques) : entre 2 000 et 2 500 € bruts/mois.
• Territoriale (PMI, collectivités) : 2200 € à 2400 € bruts/mois.

Les écarts se creusent avec l’expérience, la montée en grade ou les fonctions spécifiques. Je te détaille tout cela dans la suite de l’article.

La grille indiciaire des sages-femmes dans la fonction publique hospitalière

Si tu exerces en établissement public hospitalier, ta rémunération dépend directement de la grille indiciaire de la FPH (Fonction Publique Hospitalière). Elle est structurée selon deux grades : classe normale et hors classe. Chaque grade est découpé en échelons, et l’évolution dépend de ton ancienneté, mais aussi de ton niveau de responsabilité.

Les montants ci-dessous ne tiennent pas compte des primes et indemnités complémentaires, qui varient selon les établissements, les astreintes et les fonctions (logement, Ségur, GIPA, etc.).

Sage-femme de classe normale (1er grade)

Ce grade correspond à la majorité des sages-femmes en début de carrière. Il comprend 11 échelons, avec une progression tous les 1 à 4 ans environ. L’évolution est automatique à l’ancienneté, sauf changement de grade.

Voici la grille indiciaire pour les sages-femmes de classe normale, de la FPH, en 2025.

Pour être sûre d’avoir les grilles actualisées, vous pouvez consulter le site emploi-collectivites.

Ce tableau donne une idée claire de la progression salariale sur une carrière complète en classe normale. La rémunération nette mensuelle correspond en général à 75 à 80 % du brut, hors primes.

Sage-femme hors classe (2e grade)

Le grade « hors classe » est accessible après plusieurs années d’exercice, sous conditions :

• avoir au moins 9 ans d’ancienneté dans le grade de classe normale,
• être en position d’activité ou de détachement,
• souvent lié à des fonctions spécifiques ou des responsabilités supplémentaires.

Il comporte 9 échelons, avec une progression salariale plus rapide en fin de carrière.

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Sage-femme territoriale : un statut souvent méconnu

Tu exerces peut-être déjà en PMI ou au sein d’une collectivité territoriale (conseil départemental, service de santé scolaire, etc.). Si c’est le cas, ton statut relève de la fonction publique territoriale, catégorie A, cadre d’emplois des sages-femmes territoriales.

Ce statut est souvent moins connu que celui de la FPH, mais il offre une grille indiciaire distincte, des perspectives d’évolution intéressantes, et une stabilité comparable.

Quelles missions en collectivité territoriale ?

Le travail en territoire diffère de l’hospitalier. Il s’oriente principalement vers la prévention, l’éducation à la santé et le suivi périnatal hors structure hospitalière.

Tu interviens notamment dans :

• les consultations prénatales et postnatales en PMI,
• le soutien à la parentalité,
• l’évaluation des situations familiales en lien avec l’ASE,
• des actions collectives de santé publique.

Ce sont des missions de proximité, avec une forte composante relationnelle et un cadre souvent moins médicalisé qu’à l’hôpital.

Quelle rémunération pour une sage-femme territoriale ?

La rémunération dépend, comme dans les hôpitaux, de ton grade et de ton échelon. La grille indiciaire suit également le découpage en classe normale (1er grade) et hors classe (2e grade). Les chiffres sont strictement les mêmes que dans la FPH : la base indiciaire est identique, ce qui change, ce sont parfois les primes et les conditions de travail selon les départements.

Sage‑femme en libéral : plus de liberté, plus de variabilité de salaire

Exercer en libéral, c’est embrasser une forme de métier qui mêle autonomie, entreprenariat, responsabilité. Tes revenus dépendront de beaucoup de facteurs : patientèle, actes pratiqués, honoraires, charges, zone géographique. Je te donne ici une estimation réaliste et des repères issus de sources récentes.

Revenus moyens selon l’expérience

Voici ce que les données montrent :

• En début d’installation : souvent ~ 1 500 à 2 000 € nets / mois, le temps de constituer une patientèle régulière.
• Avec une patientèle stabilisée : les revenus nets peuvent tendre vers ~ 3 000 à 4 500 € / mois selon les actes, la spécialisation, la zone, etc.
• En chiffre d’affaires (honoraires), l’Assurance Maladie indique pour les sages‑femmes libérales « normales et exclusives » des montants annuels moyens qui ont progressé, mais où une part importante des revenus est absorbée par les charges.

Charges et coûts à prendre en compte

Quand tu es en libéral, ce n’est pas le brut que tu retiens pleinement. Plusieurs déductions et dépenses viennent impacter le “réel” que tu te verses (liste non exhaustive) :

• Cotisations sociales (URSSAF / régime libéral, retraite spécifique) ;
• Assurance professionnelle, responsabilité civile ;
• Frais de locaux (loyer, entretien), matériel, matériel de stérilisation ou examen, logiciel métier, déplacements ;
• Charges fixes : électricité, internet, secrétariat éventuel ;
• Temps non facturable : administratif, recyclage, pauses entre patientes…

Ces charges peuvent représenter 40‑50 % du chiffre d’affaires pour beaucoup de libérales.

Actes les plus rentables / opportunités

Pour améliorer tes revenus, quelques leviers existent :

• Pratiquer des actes mieux valorisés: échographiste si tu es formée, consultations spécialisées, suivi à domicile.
• Optimiser ta patientèle: fidélisation, horaires étendus, domiciles ou consultations hors structure hospitalière, suivi hors grossesse.
• Travailler en exercice mixte : combiner une activité salariée et libérale peut aider à stabiliser les revenus le temps de faire décoller l’activité libérale.
• Bien choisir ton lieu d’installation : ville ou campagne, …
• Bien gérer tes charges pour maximiser le “net à toi”, et ne pas sous‑estimer le temps d’administratif.

Quel est le salaire des sages-femmes du privé ?

Dans le secteur privé (cliniques, hôpitaux privés), une sage-femme perçoit en moyenne :

• 2 000 à 2 500 € bruts/mois en début de carrière,
• Jusqu’à 3 800 à 4 000 € bruts/mois avec l’expérience.

La rémunération varie selon la convention collective, le type d’établissement, les astreintes, et les missions exercées. Certaines cliniques appliquent des grilles proches de celles du public, d’autres proposent des salaires plus attractifs, notamment dans les grandes villes ou les groupes privés.

Il y a un point important dans secteur privé : tu peux négocier ton salaire; surtout si tu apportes une valeur ajoutée claire et que l’établissement a un besoin urgent ou stratégique.

Questions fréquentes sur ton salaire de sage-femme

Quelles primes et indemnités peuvent compléter le traitement de base d’une sage-femme hospitalière ?

En plus de son traitement indiciaire brut, une sage-femme hospitalière peut percevoir plusieurs primes et indemnités, qui varient selon le poste, l’établissement et les conditions d’exercice. Ces compléments de rémunération peuvent représenter une part non négligeable du salaire net mensuel.
Voici les principales :

• Indemnité de sujétion spéciale,
• Indemnité de résidence,
• Supplément familial de traitement (SFT),
• Primes liées aux astreintes et gardes,
• Prime de service (versée une fois par an),
• Indemnité de fonctions, de sujétions et d’expertise (IFSE).

Ces montants ne figurent pas dans la grille indiciaire de base, mais ils impactent directement le salaire net mensuel, surtout pour les postes avec astreintes, nuit ou encadrement.

Comment accéder au grade de sage-femme hors classe ?

Le passage au grade de sage-femme hors classe (2ᵉ grade) se fait au choix, après 9 ans d’ancienneté dans le 1er grade et inscription au tableau d’avancement. La décision dépend de la valeur professionnelle et des responsabilités exercées. Ce grade offre une meilleure rémunération, avec un échelon terminal atteignant plus de 4 100 € bruts mensuels.

Public ou libéral : quelle sage-femme gagne le plus ?

En libéral, les revenus peuvent être plus élevés à terme, mais ils dépendent fortement de la patientèle, des charges et de la zone d’exercice.
À l’hôpital, le salaire est plus stable, mais plafonné si tu n’as pas de fonctions d’encadrement ou spécialisation.

Les spécialisations influencent-elles le salaire ?

Certaines oui : les échographies, la coordination en réseau périnatal, ou l’intervention en HAD peuvent être mieux valorisées, surtout en libéral ou dans les postes à responsabilités. Il existe des formations universitaires (DU, DIU, masters, …) dont une partie tu pris peut être prise en charge.

Où les sages-femmes sont-elles les mieux rémunérées ?

Les zones en tension démographique (rurales ou sous-dotées) offrent parfois des primes d’installation ou des conditions plus attractives. En libéral, la rentabilité dépend du bassin de patientes et de la concurrence.

Le salaire d’une sage-femme en France varie fortement en fonction du cadre d’exercice choisi. Si la fonction publique hospitalière offre une progression structurée via les grilles indiciaires et des compléments comme les primes de service ou les indemnités de garde, l’exercice libéral propose une plus grande liberté financière, mais aussi une plus grande variabilité. Le statut territorial est quant à lui plus discret, mais stable et valorisant sur le plan préventif et relationnel.

Que tu sois en début de carrière, en poste depuis plusieurs années, ou en réflexion sur un nouveau projet professionnel, il est essentiel d’avoir une vision claire des perspectives salariales de cette profession, selon ton profil et ton environnement de travail. Et si finalement, tu souhaites changer de métier, sache que tu en as le droit. Il existe des équivalences et des passerelles après sage-femme.

Tu veux aller plus loin ? Nous pouvons t’accompagner dans l’analyse de ta situation ou dans ton projet de transition. N’hésite pas à nous contacter.

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