Tu entends parler du métier de médecin scolaire, mais tu ne connais pas vraiment les détails ? Prévention, dépistage, accompagnement des élèves… loin d’être un poste secondaire, ce métier est au cœur de la santé dans le milieu scolaire.
Xavier, ancien médecin généraliste, a fait le choix il y a cinq ans de quitter son cabinet pour s’engager auprès des enfants et des adolescents. Il nous raconte son parcours, ses motivations, et ce que cette reconversion a changé dans sa vie.
Je suis Marion, médecin généraliste reconvertie, et j’accompagne d’autres professionnels de santé vers une vie plus alignée. Dans cet article, je te partage le témoignage de Xavier, qui a quitté son cabinet il y a cinq ans pour rejoindre les bancs de l’école… en blouse blanche.
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De généraliste à médecin scolaire : une transition choisie
Le parcours de Xavier, ancien médecin libéral
« Je ne savais pas vraiment ce qu’était un médecin scolaire avant d’en devenir un. Comme beaucoup, j’avais une image floue, presque désuète du poste. Aujourd’hui, je peux dire que c’est le meilleur choix professionnel que j’ai fait depuis ma thèse. »
Xavier a exercé en tant que généraliste dans une maison de santé pluriprofessionnelle. La lourdeur administrative et la difficulté à concilier sa vie personnelle avec son exercice libéral l’ont progressivement épuisé. Il aimait pourtant son métier. À 38 ans, père de deux enfants, il décide de chercher un nouveau souffle.
« Je voulais rester médecin, mais autrement. Avoir du temps pour mes enfants, mes loisirs, retrouver une utilité sociale sans m’effondrer le soir. C’est lors d’un forum sur la prévention que j’ai découvert le métier de médecin scolaire. »
Cinq ans plus tard, il exerce à temps complet au sein de l’Éducation nationale, dans une circonscription qui regroupe plusieurs établissements du premier et du second degré.
Être médecin scolaire, c’est quoi exactement ?
Contrairement aux idées reçues, le médecin scolaire n’est pas un médecin d’urgence ni un généraliste miniaturisé dans un bureau de collège.
Il joue un rôle fondamental dans la santé des élèves :
- Réalisation des bilans de santé obligatoires,
- Dépistages sensoriels, troubles du langage, troubles de l’apprentissage,
- Accompagnement des élèves en situation de handicap ou à besoins particuliers,
- Avis médicaux pour les aménagements scolaires (PPS, PAI…),
- Conseils aux équipes pédagogiques et aux familles,
- Actions de prévention et d’éducation à la santé.
« Je suis devenu un médecin de la prévention, de l’écoute, du lien. Ce que je fais a du sens. Je ne cours plus après les urgences. »
Où exerce le médecin scolaire ?
Les médecins scolaires sont rattachés aux services de santé scolaire des rectorats et des directions départementales des services de l’Éducation Nationale (DSDEN).
Ils travaillent sur le terrain, dans les établissements scolaires (écoles primaires, collèges, lycées).
Quelles conditions de travail ?
Devenir médecin scolaire, c’est aussi retrouver un rythme compatible avec une vraie vie personnelle.
Ce qui revient systématiquement dans les témoignages comme celui de Xavier, c’est l’équilibre retrouvé :
- Des horaires réguliers (généralement 8h30 – 17h30) ;
- Pas de gardes ni d’astreintes ;
- 16 semaines de congés par an (ce n’est pas une blague) ;
- La possibilité de télétravail partiel pour certaines tâches.
Xavier précise : « Je suis rentré dans une organisation stable, avec des temps de réunion, des pauses déjeuner, du travail en équipe. J’ai retrouvé le temps de vivre. »
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Statut et salaire du médecin scolaire
Le statut du médecin scolaire est celui de médecin de l’Éducation nationale, fonctionnaire d’État, recruté sur concours ou par voie contractuelle.
Si tu réussis le concours, tu obtiendras le statut de fonctionnaire. La voie contractuelle permet de découvrir le poste sans passer tout de suite par le concours.
Les personnes en situation de handicap peuvent être recrutées par voie contractuelle, après une sélection sur dossier et entretien. Ce mode de recrutement permet de devenir titulaire sans passer de concours.
La rémunération du médecin scolaire se fait selon la grille indiciaire d’état médecin de l’éducation nationale. En début de carrière (après validation du concours), le salaire brut est d’environ 3 300 € brut/mois, pouvant aller jusqu’à 5 000 € brut/mois en fin de carrière avec les primes.
Des postes contractuels existent, avec des niveaux de rémunération variables selon les académies. Certaines régions proposent même des primes d’installation pour favoriser le recrutement !
Comment devenir médecin scolaire ?
Pour devenir médecin scolaire, Il faut bien sûr, être titulaire d’un doctorat en médecine. Aucune spécialité n’est requise, mais une appétence pour la prévention, la pédiatrie, ou la santé publique est un plus.
Des formations complémentaires sont proposées par l’Éducation nationale une fois en poste, notamment en santé de l’enfant, développement de l’enfant, protection de l’enfance ou handicap.
Cette possibilité d’évoluer sans faire des années de formation a séduit Xavier : « Je n’ai pas eu besoin de reprendre d’études lourdes. Mon expérience de généraliste a été un vrai atout, surtout pour communiquer avec les familles. »
Ce que ce métier change au quotidien
« Quand je lui ai demandé ce qui avait le plus changé pour lui depuis sa reconversion, Xavier n’a pas hésité une seconde : « La sensation d’agir en amont. Je ne prescris plus de médicaments, mais j’aide à repérer les enfants en souffrance, à éviter le décrochage, à ouvrir des portes. Je travaille en collaboration étroite avec les infirmières scolaires, les psychologues de l’Éducation nationale, les enseignants, les assistants sociaux, les familles.
C’est un poste pluridisciplinaire, riche humainement. »
Selon Xavier, exercer comme médecin scolaire présente de vrais avantages :
- C’est un métier médical mais non clinique, tourné vers la prévention.
- Il existe une vraie sécurité de l’emploi.
- L’organisation du travail se fait en autonomie.
- C’est une action utile, visible, sur le terrain
Pour l’anecdote, Xavier a terminé notre entretien avec cette phrase : « Depuis ma reconversion, ma santé, mentale et physique, va beaucoup mieux !
Grâce à Xavier, une chose devient claire : il est possible de rester médecin tout en changeant radicalement de quotidien. Il n’a pas renoncé à sa vocation, il l’a simplement redirigée vers un espace où la prévention prime sur l’urgence, l’écoute sur la performance, le collectif sur l’isolement.
Il existe de nombreuses voies qui permettent d’évoluer dans ton job de médecin et de relâcher la pression. Je pense, par exemple, à la médecine préventive, à l’expertise judiciaire, ou encore à des postes à l’ARS. Bref, je suis sûre que si tu as envie d’une évolution professionnelle, nous pouvons trouver, ensemble, ce qui te permettra de t’épanouir !
A très vite pour de nouvelles inspirations grâce à nos réseaux Med Reconversion !
ET POUR LES INFIRMIER(E)S : Nous n’avons pas oublié de penser à vous ! Depuis 2020, un espace en ligne ainsi qu’un programme spécifique ont vu le jour. Ce dispositif te permet de profiter d’une évaluation de tes compétences réalisée par une infirmière, à l’intention des infirmières. Les conseils utiles sont faits pour être partagés, donc n’hésite pas à en informer tes collègues désireux de prendre un nouveau départ !
