En tant que médecin, tu as probablement ressenti cette pression constante, cette fatigue qui s’accumule, ce sentiment d’épuisement qui semble ne jamais disparaître.
Tu n’es pas seul. Selon une enquête menée en 2023, environ 60 % des médecins spécialistes et 50 % des infirmiers ressentent des symptômes de burn-out . Ces chiffres alarmants témoignent de l’ampleur du phénomène dans notre profession.
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Je suis Marion, fondatrice de Med Reconversion, un projet né de ma propre transition professionnelle. Ancienne médecin généraliste, j’accompagne désormais les professionnels de santé qui souhaitent repenser leur carrière ou découvrir de nouvelles voies.
Le burn-out médical n’arrive pas qu’aux autres !
Je sais que tu connais le burn out. Tu l’as probablement observé également chez des collègues. Peut-être même que tu en as parlé, brièvement, à demi-mot, autour d’un café ou au détour d’un couloir. Tu le portes peut-être en silence, depuis un moment déjà. Mais parfois, il est bon d’entendre les choses de l’extérieur, sans filtre, sans jargon, simplement posées là, pour faire écho à ce que tu ressens.
Le burn out, ce n’est pas juste être fatigué. Ce n’est pas « un coup de mou ». Ce n’est pas non plus un manque de volonté. Le burn-out, ou syndrome d’épuisement professionnel, est reconnu par l’Organisation mondiale de la santé comme une conséquence d’un stress chronique au travail, qui n’a pas été correctement géré.
Et ce stress, nous le connaissons bien dans les métiers du soin. Il est permanent, insidieux, et parfois banalisé au point d’en devenir invisible.
Ce syndrome s’exprime de trois façons principales :
- Un épuisement émotionnel, profond, installé, qui rend chaque journée plus difficile que la précédente. Ce n’est pas juste de la fatigue. C’est se lever avec une boule au ventre, sans énergie, sans élan.
- Une dépersonnalisation, qui te fait t’éloigner de ce qui t’a poussé à faire médecine. Tu deviens plus distant, plus froid, presque robotique. Comme si tu devais te protéger pour tenir encore un peu. Tu n’es plus vraiment « toi » dans la relation au patient.
- Une perte du sentiment d’accomplissement personnel, cette impression que quoi que tu fasses, ce n’est jamais suffisant. Que tu n’es plus utile. Que tu n’as plus d’impact.
Et ce que je veux te dire, surtout, c’est que le burn out peut toucher tout le monde. Et pas de distinction entre spécialités, ancienneté ou types d’exercice. On ne juge pas non plus ton engagement, ni ta compétence. Le burn out n’épargne pas les « bons médecins », bien au contraire. Il s’infiltre là où tu as voulu trop bien faire, trop longtemps, sans pause.
Voici un scoop : tu es médecin, oui, mais tu restes un être humain !
Tu as le droit de te sentir à bout. Tu as le droit d’être dépassé. Et tu as le droit de poser un genou à terre sans que cela remette en cause ta valeur ou ta légitimité.
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La culpabilité : un fardeau supplémentaire
En tant que soignants, nous avons souvent tendance à placer les besoins des autres avant les nôtres. Cette abnégation, bien que louable, peut nous conduire à négliger notre propre bien-être. Lorsque les signes du burn-out apparaissent, il est courant de ressentir de la culpabilité :
- Culpabilité de ne pas être à la hauteur,
- Culpabilité de penser à soi,
- Culpabilité de vouloir prendre du recul,
- Culpabilité de laisser les patients sans médecin,
- …
Cette culpabilité est non seulement injustifiée, mais elle alimente également le cercle vicieux de l’épuisement.
Les conséquences professionnelles du burn-out
Le burn-out médical ne se limite pas à une simple fatigue passagère. Il peut avoir des répercussions majeures sur ta carrière :
- Diminution de la qualité des soins : un médecin épuisé est plus susceptible de commettre des erreurs diagnostiques ou thérapeutiques.
- Relations tendues avec les collègues : l’irritabilité et le retrait émotionnel peuvent détériorer les relations professionnelles.
- Désengagement professionnel : perte de motivation, absentéisme, voire désir de quitter la profession.
Reconnaître le burn out : un acte de force, pas de faiblesse
Il est essentiel de comprendre que le burn out médical n’est ni une fatalité, ni une preuve de faiblesse. La souffrance ne diminue pas la valeur professionnelle. Elle ne remet pas en cause l’engagement, ni les compétences. Elle dit simplement qu’un seuil a été dépassé, que le corps et l’esprit tirent la sonnette d’alarme.
Dans le métier de médecin, il est facile de croire qu’il faut toujours continuer. Ne jamais flancher. Être solide, coûte que coûte. Beaucoup vivent dans l’idée qu’un bon soignant est celui qui encaisse, qui met de côté ses émotions, qui reste disponible même quand tout s’effondre à l’intérieur.
Mais ce n’est pas cela, la force.
La vraie force, c’est de dire : « je vais mal », « j’ai besoin d’aide », « je ne peux plus continuer comme ça ». La vraie force, c’est de refuser de se sacrifier en silence.
Admettre une souffrance, ce n’est pas renoncer. C’est faire preuve de lucidité et de courage.
Chercher du soutien, c’est affirmer que sa santé, son équilibre, sa vie ont de la valeur. C’est aussi refuser de s’effondrer dans l’ombre. C’est faire le choix d’un chemin plus juste pour soi, même si cela demande de tout remettre en question.
Demander de l’aide ne signifie pas tout plaquer du jour au lendemain. Cela peut être une simple conversation avec un confrère, une consultation avec un professionnel, une pause nécessaire. Parfois, cela ouvre la porte à une remise en question plus profonde, à une autre manière d’exercer, ou à une réorientation professionnelle plus alignée avec ses besoins.
Ce premier pas est souvent le plus difficile, car il vient briser un mur de silence, de peur ou de honte. Mais c’est aussi le plus libérateur.
Il n’y a pas de honte à être épuisé. Ni de faiblesse à reconnaître ses limites. Il n’y a que du courage à vouloir se relever, autrement. Et tu as tout à fait le droit de le faire !
Le burn-out médical est une réalité préoccupante qui touche de nombreux professionnels de santé. Il est nécessaire de déculpabiliser cette souffrance, de reconnaître ses signes et de prendre des mesures pour y remédier. Ta santé mentale et physique est tout aussi importante que celle de tes patients. Prends soin de toi, ose demander de l’aide et, si nécessaire, envisage les options qui s’offrent à toi pour retrouver une vie professionnelle épanouissante.
Si tu ressens que la médecine telle que tu la pratiques actuellement ne te correspond plus, sache qu’il est possible d’envisager une reconversion. De nombreux médecins ont trouvé une nouvelle voie professionnelle qui respecte leur équilibre de vie et leurs aspirations profondes. Il n’y a aucune honte à vouloir changer de cap pour préserver sa santé et son bien-être. Notre job à nous, c’est de t’aider à trouver ton chemin. Nous sommes là pour te permettre d’y voir plus clair dans ton avenir professionnel.
A très vite pour de nouvelles inspirations grâce à nos réseaux Med Reconversion !
ET POUR LES INFIRMIER(E)S : Nous n’avons pas oublié de penser à vous ! Depuis 2020, un espace en ligne ainsi qu’un programme spécifique ont vu le jour. Ce dispositif te permet de profiter d’une évaluation de tes compétences réalisée par une infirmière, à l’intention des infirmières. Les conseils utiles sont faits pour être partagés, donc n’hésite pas à en informer tes collègues désireux de prendre un nouveau départ !